Une actrice va jouer Barbara, le tournage va commencer bientôt. Elle travaille son personnage, la voix, les chansons, les partitions, les gestes, le tricot, les scènes à apprendre, ça va, ça avance, ça grandit, ça l’envahit même. Le réalisateur aussi travaille, par ses rencontres, par les archives, la musique, il se laisse submerger, envahir comme elle, par elle.Cette incessante mise en abyme – le film dans le film, l’actrice qui joue l’actrice qui joue la chanteuse – au lieu de nous perdre, nous envoûte. Happés par cette présence qui illumine l’écran, nous acceptons tout. Les aléas de la narration, son imprévisibilité, ses multiples portes d’entrée vers une seule et même direction : Barbara, sa vie, ses hésitations, sa douce folie et cette aura presque magique qui a fait d’elle l’interprète la plus habitée, la plus émouvante de la chanson française.De Mathieu Amalric
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